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Nathalie,  Serge et leurs 4 enfants sont allés jusqu’en Mongolie,
avec un surprenant camion. Nous sommes allés les rencontrer chez eux, dans leur pied-à-terre atypique…comme eux !

Ils habitent une ancienne bergerie située à Dénat. Mais ce n’est qu’un pied-à-terre. Depuis 10 ans, Nathalie et Serge Vabre n’ont de cesse de parcourir le monde, avec leurs 4 enfants (2 fils jumeaux et 2 filles) et leur surprenant camion. En attendant leur prochain voyage, ils vivent entre une carlingue de sous-marin, un lit suspendu sur un « viaduc du Viaur », un escalier maorais et un simulateur de pilotage dans le salon ! Ce n’est que le début de nos surprises cette fin d’après-midi de juillet, où nous avons été propulsés en 2 heures de temps, entre la Russie et la Mongolie, le Kazakhstan et la Thaïlande…

Un géo trouve-tout

Serge est un Géo Trouvetou, un passionné de l’atypique, du hors norme. Sur sa carte de visite, il se présente comme « créateur- concepteur-constructeur » . Mais il faut prendre le temps de parler avec lui et sa femme Nathalie pour découvrir qui se cache derrière ! Mécanicien agricole de formation, Serge devient vite pilote d’hélicoptère. « Je suis un passionné de pilotage, mais ce que j’aime c’est conduire des engins compliqués », avoue Serge.

Un métier qu’il exerce cinq mois dans l’année et lui offre la disponibilité pour voyager le reste du temps. Il démarre avec un bus et organise des voyages en Espagne, au Portugal – c’est ainsi qu’il rencontre Nathalie, au Maroc ou en Algérie. Il s’éprend du désert, et n’a qu’une hâte : découvrir celui de Mongolie. Il rachète un ancien camion de l’armée et le transforme pour y loger toute sa famille. Il l’équipe même d’un plancher chauffant pour résister aux températures extrêmes *.

Pour tester le camion en conditions hivernales, un premier voyage les emmène en Italie, Slovénie, Croatie… « En Mongolie, à -20°C, il fait chaud!, plaisante Serge. La nuit, les températures descendent à -30°C, et il faut laisser le moteur allumé toute la nuit. La famille est partie le 13 mars 2009…sans date de retour.  « Un détail qui change tout, souligne Serge. Cela empêche d’aller trop vite, la seule contrainte, c’est le visa qui ne dure que trois mois et oblige à retraverser la frontière. »

Après la Mongolie en 2009, la famille a visité l’Irlande, le Chili et encore la Malaisie, la Thaïlande, le Laos et l’Australie (et on en oublie !). En fin d’année, la famille mettra le cap vers le Canada pour aller voir Loïc, et en profitera pour explorer les Etats-Unis, Bélize et pourquoi pas l’Amérique du Sud. « Pour le stage de 3e de Nina, il faudra que l’on voit avec le principal, précise Nathalie. C’est très important ! » 

Une éducation sans frontière

Et justement côté école, comme ça se passe pendant tous ces voyages ? « On utilise tous les temps de trajet pour faire travailler les enfants, explique Nathalie. Même le chauffeur y participe, car tout se fait à l’oral ou presque : les dictées, le calcul mental, l’apprentissage des langues a fortiori – Nathalie d’origine catalane leur parle naturellement espagnol, et les jumeaux parlent russe aujourd’hui. La rédaction de carnets de voyage et la lecture de plans est aussi prétexte aux apprentissages. « On a pu observer comment d’autres pays européens régissent l’éducation : en Allemagne et en Belgique, c’est l’école qui est obligatoire et non l’éducation, alors que l’Irlande offre encore plus de liberté : point d’obligation de niveau scolaire. Une enfant de 8 ans n’a pas besoin de savoir lire » relève Nathalie. L’avenir de leurs enfants ne les inquiète pas : aujourd’hui, Franck et Loïc, âgés 21 ans, suivent des études d’ingénieur (l’un en mécanique, l’autre en logistique au Canada). Nina, 12 ans, est sélectionnée en équipe de France de vélo trial pour participer aux Jeux Mondiaux de la Jeunesse

en Pologne et a sauté une classe et Cyrielle, 10 ans, est une enfant charmeuse qui n’hésite pas à faire 15 km à vélo pour se faire couper les cheveux ! Elle est arrivée arborant sa nouvelle coupe très courte quand j’étais encore chez eux. Excitation et rigolades dans les chambres. Il y a quelque chose qui se dégage dans cette famille nomade. On n’en ressort, comme de leurs voyages, pas indemne…

A l’étranger, comment aller vers l’autre?

« Mais avec notre camion, la question ne se pose pas ! rigole Serge. C’était même le but quand je l’ai conçu. Ce regard de surprise, moi, j’adore !! Ca nous aide à rencontrer les gens ! » Les anecdotes de rencontre et de sympathie ne manquent pas. Autre atout de taille : assez grand pour que chacun ait « sa » chambre, le camion permet aussi d’accueillir du monde à manger. « C’est un bout de France qu’on apporte à l’étranger, analyse Serge. On mange assis, avec des couverts, et on met des cacahuètes à l’apéritif* ! Alors que l’on a l’habitude d’être en permanence accueilli dès qu’on est à l’étranger, nous pouvons grâce au camion faire un réel échange. »        MG

*Les mongols n’apprécient pas du tout le goût des cacahuètes !

Mongolie, comment y aller ?

10 jours en roulant non stop ou … 4 mois en suivant les traces de la famille nomade ! Environ 10 000 km

3 choses à voir

L’Altaï, parc naturel abritant une chaîne de montagne et un lac… une « oasis » à la croisée des frontières russes, chinoise, mongoles et du Kazakhstan.
Le canyon de Charyn, au Kazakhstan, près de la frontière chinoise.
Palais de Samarcande en Ouzbékistan