« Au Mexique, sur les traces de Coco ! »

Avez-vous vu « Coco », le film d’animation sorti par Disney et Pixar en 2017 ? L’histoire se déroule au Mexique, pendant la fête des Morts – «El Dia de los Muertos » – les 1er et 2 novembre. Cela pourrait être triste et sombre… mais bien au contraire ! Cet évènement incontournable du Mexique est une vraie fête, rassemblant les familles, à grands renforts de musique, déguisements et couleurs, pour se rappeler aux souvenirs d’êtres chers disparus. La famille de Camille et Quentin a eu la chance de vivre cet événement de l’intérieur, des préparatifs à Mexico jusqu’aux fêtes de Patzcuaro, cette petite ville connue dans tout le pays et berceau de ces festivités issues des traditions amérindiennes.

Une parade monumentale à Mexico

« Tout commence pour nous à Mexico, le week-end précédant le 1er novembre, raconte Florent, le papa. Le temps d’une journée, d’une soirée et d’une nuit, la capitale se transforme en une grande parade, décorée de lampions, de papiers colorés, de squelettes traversant les avenues et de têtes de Mort géantes fixant une foule joyeuse. Tacos et verre de ‘cerveza’ à la main, on suit le cortège, s’enivre de l’ambiance jusqu’à la célèbre place du Zocalo (la plus grande du monde) où se prolonge la fête par un grand concert.

Les préparatifs de Morelia

Le lendemain, direction Morelia, la capitale de l’état du Michoacan. Trop méconnue, cette ville coloniale se révèle surprenante avec ses vieux monuments et son centre historique classé à l’Unesco, à l’instar de la ville d’Albi !

Ici, deux jours avant la grande fête, les Mexicains décorent leurs maisons et érigent à travers la ville de petits autels à la mémoire des défunts. Photos anciennes, encens, crucifix, bougies sont déposés entre des ‘pan de muerto’, un ‘pain du mort’ aux allures de brioche, ou des ‘calaveras de alfenique’, littéralement ‘des têtes de mort en sucre d’orge’. Partout se déploient des ‘papel picado’, ces guirlandes multicolores en papier découpé. Le décor est posé ! Pour l’occasion, les aînés transmettent aux plus jeunes leurs souvenirs dans ces instants de partage.

On est loin d’Halloween, nul besoin de faire peur, la fête se déroule en famille. Petits et grands se maquillent et se déguisent ensemble. La musique résonne en ville où l’on croise de nombreuses Catrina, sur le modèle de cette ‘femme squelette’ emblématique, avec ses airs bourgeois et son chapeau.

Le final à Paztcuaro

Les 1er et 2 novembre, les Mexicains se précipitent vers Paztcuaro qui voit sa population tripler pour l’occasion. Nos enfants, Camille (8 ans) et Quentin (6 ans) trépignent d’impatience de découvrir le ‘village’ de Miguel, le héros de « Coco », où les rues arborent de belles maisons aux murs ocres et de hauts trottoirs comme dans le dessin animé. Les places, larges et verdoyantes, invitent à la fête, avec pour horizon les églises de la cité. Ce soir, la ville sera le centre d’attention de tout un peuple ! Soudain, tout s’accélère. Nous nous mêlons aux habitants qui sortent petit à petit dans les rues. Grimés de maquillage, habillés de noir et de couleurs vives, nous sommes prêts ! Les enfants se régalent de cette atmosphère bienveillante. Quentin porte fièrement un chapeau de cowboys… orné d’un squelette quand sa sœur s’est tressée sur la tête une couronne orange en œillets d’Inde, fleur omniprésente pour la fête. L’ambiance n’a rien de terrifiante et l’envie de danser, de chanter se fait sentir. C’est parti !

Pour les Mexicains, direction les cimetières où, autour des tombes illuminées de lampions, des pétales de fleurs sont jetées pour guider les esprits… accompagnés de petits groupes de mariachis à la musique joyeuse.

Loin des clichés, la surprise de ces festivités traditionnelles reste totale et authentique. Le pays, au quotidien parfois difficile, affiche pour l’occasion une vraie harmonie malgré la foule, la nuit et l’heure tardive. L’expérience reste entière, inoubliable, les enfants ont adoré et nous nous promettons de revenir. Alors… ‘Viva el dia de los Muertos ’ ! »