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Quand la météo est au beau fixe et que les plantes brunissent, comment gérer l’apport d’eau au jardin ?

Lorsque la plante connaît un stress hydrique, cela peut provoquer son affaiblissement, un avortement de ses boutons floraux et rendre amère la saveur des légumes. Le bon dosage d’eau sera fonction du type de sol, de son humidité résiduelle et des besoins de la plante. Voici les conseils de Julien…

Adapter l’arrosage en fonction des besoins

Il faut d’abord évaluer si de l’eau est disponible pour les plantes dans le sol. Pour cela, sondez si le sol est humide à une dizaine de centimètre de profondeur en creusant un trou avec le doigt.

Quand et comment arroser

Par temps sec, pour les terrains argileux, un arrosage 1 à 2 fois par semaine suffit. En revanche, pour les terrain sableux qui se dessèche vite, il est nécessaire d’arroser 3 à 4 fois par semaine.

Il est préférable d’arroser abondamment (mais sans excès à cause du risque de lessivage des éléments nutritifs)) afin que l’eau pénètre profondément dans la terre. En été, l’arrosage se fait à la fraîche afin d’éviter que l’eau ne s’évapore au contact du sol chaud.

L’eau doit être versée en pluie fine (avec une pomme d’arrosoir ou une douchette sur un tuyau). Les gros jets tassent la terre, perturbent les jeunes semis et plantules et l’eau ruisselle souvent loin de la plante.

Eviter également d’arroser le feuillage des plantes avec le risque de propagation de maladies.

Récupérer de l’eau de pluie au maximum car en plus de faire des économies, l’eau de pluie est souvent riche en azote, en oligoéléments et toujours douce, comparée à l’eau de ville souvent plus alcaline et chlorée !

A chacun son régime hydrique

Chou-fleur, concombre, courge et courgette, radis, rhubarbe, salade et tomate sont des plantes assoiffées qui demandent de l’eau régulièrement.

Les plantes qui supportent un régime sec sans excès sont l’ail, l’échalote, l’oignon. Et les plantes qui supportent un régime intermédiaire : aubergine, carotte, pomme de terre, haricot, melon, chou pommé.

 

Paillez pour économiser de l’eau

Pailler, c’est diviser par deux les besoins en irrigation tout en maintenant une vie microbiotique autour de la plante intense et en limitant les herbes indésirables qui pourraient capter l’eau à la place de nos plantes préférées.

Techniques alternatives d’arrosage

Il y a bien sûr la technique d’arrosage par goutte-à-goutte, relativement efficace en terme d’économie d’eau puisque l’arrosage se fait par petite quantité d’eau au pied de la plante et tout cela sans effort. L’inconvénient, c’est la mise en place et l’adaptation du système chaque année lorsque l’on procède à la rotation des cultures dans le potager.

Certains jardiniers confirmés sélectionnent certaines variétés de légumes résistantes à la sécheresse et récupèrent les graines de légumes qu’ils ont cultivées et acclimatées au manque d’eau en justifiant que les générations suivantes seront de plus en plus adaptées à la sécheresse.

Il est possible également de faire pousser certains légumes à l’ombre d’un petit arbre ou d’autres plantes, où le sol reste alors plus frais plus longtemps. C’est le cas des salades, blettes, rhubarbe, radis, choux, épinard et mesclun.

Les oyas

Pour une solution purement écologique d’arrosage, optez pour les Oyas. Ce sont  des jarres en argile ou en céramique microporeuse qui sont enterrées ou « plantées » dans le sol, et diffusent alors lentement l’eau dans la terre. Cette technique d’irrigation était utilisée en Chine antique il y a plus de 2000 ans. Néanmoins, le coût d’achat d’oyas permettant d’irriguer l’ensemble du potager peu s’avérer important même si sur internet vous pouvez trouver des tutos de fabrication.

Notre chroniqueur Julien vient de créer son entreprise !

Cette chronique vous est proposée par Julien, jardinier éco-paysagiste au sein de Jardin Vivant (81120 Poulan-Pouzols) dont le but est de concevoir et entretenir les jardins en favorisant la biodiversité. Il promeut des aménagements paysagers éco-responsables, privilégie les matériaux naturels et utilise des techniques culturales permettant de redynamiser les sols. Il accompagne également les particuliers qui veulent se lancer dans un potager ou adopter des poules, et propose des animations de sensibilisation pour les scolaires ou les entreprises. Une nouvelle approche, en somme. On vous le conseille !