Skip to main content

Nous avons participé à la journée de battage du blé de l’association Pétanielle.Une occasion d’échanger avec tout un petit monde passionné et passionnant, réuni autour d’un sujet qui devrait tous nous toucher : la préservation active du vivant !

Pétanielle, une association qui sauvegarde le vivant

Ce dimanche, au beau milieu des champs de Terres Citoyennes à Lescure d’Albigeois, rien ne laisse présager la présence d’une vingtaine de personnes, si ce n’est quelques panneaux de fortune annonçant la couleur « battage du blé », « pétanielle ». On s’approche, aucun bruit. On longe les cultures d’August et Marion et enfin, des gerbes de blé. Certaines, qui viennent d’arriver, passent le contrôle. D’autres sont déjà sur une grande bâche, étiquetées, numérotées. D’autres encore dans une camionnette. « Ca, c’est la collection entière, précise Pascale, de l’asso Les Mains sur terre, qui a adopté un mètre carré de blés l’année dernière. Il a fait chaud, mon blé a un peu manqué d’eau, mais j’ai quand même ramassé quelques épis. »

Pétanielle, si vous ne vous rappelez pas de notre article paru dans notre numéro 9, c’est une association qui sauvegarde le vivant, qui milite pour que les espèces de blés ne soit pas la propriété d’une poignée d’entreprises et qui vise à conserve et élargir une collection d’environ 90 variétés de blés. Une action de sauvegarde qui n’a rien de passéiste, mais est au cœur des enjeux d’aujourd’hui ! « La sélection dans les années 1950 de variétés et espèces les plus productives a conduit à la perte de biodiversité. Or le changement climatique que nous connaissons aujourd’hui va nécessiter de trouver des variétés plus adaptées, souligne très pertinemment Léo, étudiant en écologie à Champollion, venu avec Déborah d’Unis-Cité. L’association Pétanielle a permis par exemple de sauvegarder le blé fin de Tauriac retrouvé dans l’un des greniers de Florence Peloux, une paysanne boulangère installée à Vindrac.

Un moment fort de l’asso

Le public est plutôt un public d’habitués, de paysans-boulangers qui se connaissent tous, mais il y a donc aussi des plus jeunes dont la présence rare souligne le besoin de sensibiliser et recruter de nouvelles têtes… Au niveau du contrôle, je reconnais Françoise Bru, déjà impliquée dans de nombreuses associations locales – elle nous livre le café à l’Accordéon (le coworking où on écrit chouette). Elle me fait faire le tour et me présente de loin certaines personnes, elle connaît tout le monde ! « Le T-shirt jaune, là-bas,,, le bleu… » Après le contrôle, sur la bâche, les épis sont séparés de la paille et regroupés par seau, toujours avec l’étiquette. Des seaux qui attendent leur tour pour passer dans la batteuse. C’est elle qui va séparer mécaniquement le grain de blé ou d’orge de l’enveloppe. La fin du processus consiste à ensacher une quantité de grains de blé, dont certains sont gardés, mais d’autres surtout redistribués afin d’être re-semés… C’est une préservation vivante !

J’ai aussi rencontré Daniel Coutarel, paysan retraité, mais non moins actif : il vient de créer l’association Moulin Astrié. Elle a pour but de regrouper les utilisateurs et fabricants de moulins créés par les frères Astrié, d’origine tarnaise. L’originalité de la technique : « des meules très résistantes en granit du Sidobre et une rotation très lente qui permet de moudre le grain juste avant la fabrication du pain, sans temps de repos », souligne Daniel, préservant ainsi tous les atouts nutritionnels des céréales écrasées. Basée à Réalmont, l’association veut aussi aider à la réparation des moulins et de maintenir » l’esprit Astrié  » en partageant le savoir faire acquis et le travail de recherche qui permet de toujours améliorer le fonctionnement et la fiabilité de ces moulins. L’association Moulin Astrié est membre du Réseau Semences Paysannes.