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Après plusieurs années de travaux, le musée Goya de Castres ré-ouvre ses portes le 15 avril, avec un parcours muséographique totalement repensé. Nous l’avons visité pour vous !

Décor soigné pour œuvres choisies… Le palais épiscopal de Castres a profité de la rénovation du musée pour se refaire une beauté. Les 3 tableaux de Goya et ses 250 gravures se découvrent dans la deuxième moitié du parcours muséographique composé d’œuvres d’artistes espagnols peintes ou sculptées du 15ième au 21ième siècle. Picasso et Miro sont aussi mis à l’honneur pendant quelques mois. Profitez-en vite !

Un travail des couleurs soigné

Outre la mise en accessibilité aux personnes handicapés, l’un des enjeux de la rénovation concernait le traitement de l’air afin de garantir la stabilité des œuvres.  « Le défi était de garder un maximum de hauteur sous plafond », a expliqué Joëlle Arches, la conservatrice du musée qui a travaillé avec un cabinet d’architecte et un muséographe pour remanier le Bâtiment Historique. « Nous avons notamment habillé les murs de couleurs s’accordant avec les tableaux, afin de les mettre en valeur et de renforcer le côté espagnol de la collection », précise Jean-Paul Camargo, de l’agence Saluces-Camargo mobilisée sur le musée. « Nous avons aussi créé des meubles spécifiques comme des cabinets de curiosités et voulu garder une proximité avec les œuvres, on peut les voir de près », souligne la conservatrice. Des lasers invisibles jouent cependant le rôle de garde-fou…

Hommage à Marcel Briguiboul

La visite du premier étage commence par un hommage à l’artiste et collectionneur Marcel Briguiboul dont le legs en 1894 a lancé la spécialisation du musée vers l’art espagnol.

Au total 20 salles se succèdent, démarrant par des oeuvres liturgiques aux nombreuses dorures du Haut Moyen-Age, jusqu’à l’époque moderne en passant par la Renaissance et le Siècle d’Or (avec un focus sur les représentations de femmes), etc. De nombreuses œuvres ont été prêtées par le musée du Louvre, avec qui les liens ont toujours été forts. Les travaux de restauration ont permis de découvrir certains repentis, ces « erreurs » de peintre, comme dans un tableau de Valdès Leal.

Velasquez, le peintre des peintres

« La salle 3 est très importante pour nous », prévient Joëlle. On y découvre le portrait de Philippe IV de Bourbon, roi d’Espagne, peint par Velasquez. Velasquez, le peintre oublié, redécouvert par Edouard Manet qui le considérait comme le peintre des peintres !

Goya, un autoportrait comme une Joconde

L’arrivée vers la salle présentant les trois tableaux de Goya est bien théâtralisée. Quelques marches projettent le regard vers une enfilade de salles convergeant sur l’autoportrait du maître espagnol. Avant d’y arriver, une grande galerie à la lumière zénithale, ou encore une série de natures mortes pleines de symboles. On arrive alors sur l’autoportrait de Goya, le regard en coin, « comme une Joconde », et deux autres tableaux dont l’un monumental, la Junte des Philippines. Derrière, les gravures sont exposées dans un cabinet d’art graphique. Lumière filtrée, exposition des gravures un temps limité, tout est fait pour valoriser tout en protégeant. On y découvre l’autre talent de Goya. Une série à têtes d’âne est particulièrement intéressante.

Picasso, influencé par Goya

Dans l’avant-dernière salle, Picasso est mis à l’honneur puisqu’on fête cette année les 50 ans de sa mort. L’exposition prévue cet été expliquera comment Goya l’a influencé.

On finit le 2e étage avec des œuvres modernes, dans une salle aux tons clair. La muséographie nous a conduit, en douceur, du sombre à la lumière.

Miro pour 3 mois

Quand on redescend au rez-de-chaussée, on découvre 21 gravures de Miro. « Nous pouvons enfin présenter la série entière », annonce fièrement la conservatrice. L’artiste qui se disait « catalan international » a ainsi rendu un hommage à l’architecte espagnol Gaudi, reprenant ses couleurs vives, une juxtaposition de carrés… On ressort la tête pleine, avec une envie : y retourner pour revoir tous les détails oubliés sur le trajet…

NB : embargo jusqu’au 13 avril pour les photos en plan large qui témoignent de la muséographie soignée du musée. Suspense !

Article écrit en collaboration avec Robin Delon, notre stagiaire

Nos conseils

N’hésitez pas à prendre l’option visite guidée ou à emprunter des audiopen, ça vaut le coup !

Le musée est grand – 2000 m2. Vous ne verrez peut-être pas tout en une visite. Pas grave, vous y retournerez…