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En lien avec notre article du dossier d’hiver, un bel exemple de création d’outil low-tech, une histoire de savoir-faire et de partage…

Après avoir passé son BPREA à Brens, Hugo Merienne a choisi de s’installer au Nord de Gaillac, à l’Essor Maraîcher, un espace test qui accueille cinq porteurs de projet en maraîchage biologique.

Sur cette plate-forme, il est beaucoup question d’entraide et de mise en commun. Preuve en est aussi sur les débouchés…Hugo profite, cette année, du débouché trouvé l’année dernière par Baptiste, l’un des autres maraîchers hébergés : la vente de paniers de légumes au Coworking L’accordéon. Du côté des outils aussi, on partage. Mais Hugo souhaitait apprendre fabriquer une houe, un accessoire indispensable en maraîchage biologique pour l’entretien des cultures.

Le principe est simple : mobile grâce à une (ou deux) roue(s) et un guidon, il porte différents outils interchangeables – sarcloir, griffe, buttoir, rayonneur, etc. – servant à remuer et émietter la terre après bêchage, désherber, butter les pommes de terre, ou creuser le sol pour les plantations.

La volonté de s’autonomiser

Disposant des plans sur le site latelierpaysan.org, Hugo se serait senti un peu démuni s’il n’avait pas eu l’aide de Guillaume Luquet avec qui il fait de l’impro au sein des Particules. Guillaume est gérant de la société Axe, spécialiste de la conception et fabrication mécanique basé à Puygouzon. « C’est une démarche personnelle, ça me tenait à cœur d’aider Hugo en lui mettant à disposition les machines de mon atelier et en l’accompagnant pour les utiliser, souligne-t-il. C’est la contribution de mon entreprise à une agriculture locale et éthique… »

Comme d’autres agriculteurs, éleveurs et paysans, Hugo avait envie de pouvoir reprendre la main sur les outils qu’il utilise, en profiter pour acquérir de nouveaux savoir-faire et aussi réduire la facture (une houe neuve peut coûter jusqu’à 500 €). Là, elle lui a surtout coûté du temps. Il lui aura fallu au total trois demi-journée pour construire sa houe. « Mais l’aspect économique n’est pas le principal, je suis super content d’avoir appris à souder et fier d’avoir construit moi-même mon outil de travail », se réjouit Hugo.

Il aurait aussi pu passer commandes des matériaux auprès de L’Atelier Paysan : la structure vit principalement de la formation, mais elle offre aussi la possibilité d’acheter les outils en kit, prêts à être assemblé.

Autre exemple low-tech : un bascule-poubelle manuel pour Les mains sur terre

Guillaume fait aussi un travail de rétro-ingénierie avec Les mains sur terre. Après avoir créé un bascule-poubelle manuel avec l’aide d’un artisan local, l’asso albigeoise a souhaité pouvoir partager les plans avec d’autres. Pour cela, elle a fait appel à Guillaume qui a dessiné les plans du système déjà créé, l’objectif étant de les mettre à disposition sur le net et si le projet est accepté sur le site de latelierpaysan.org. La condition : que les plans ne puissent pas être réutilisés pour des profits commerciaux. « La licence Creative Commons protège de toute utilisation commerciale, c’est bien fait, souligne Guillaume. Elle permet aussi de choisir si on accepte une modification des plans. Je trouve ça bien : si quelqu’un trouve une solution pour rendre le système plus efficace, tant mieux ! »

L’atelier Paysan

Une super structure à connaître ! On peut aussi trouver sur le site une carte des « auto-constructeurs », retrouver d’autres paysans qui ont construit eux-mêmes leurs outils et ainsi avoir de l’aide ou un retour d’expérience près de chez soi … Et ça crée du lien ! L’antenne Grand Sud est basée près de Carcassonne à Felines-Minervois.

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