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Thomas, ancien élève de l’IMT Mines Albi, a vécu à la Réunion et participé à la mythique  “Diagonale des Fous”. Il nous raconte. Article à retrouver dans Chouette#20

Quand Thomas pose le pied sur le tarmac de l’aéroport de Roland Garros (appelé “Gillot” par les habitants), il pense faire un voyage d’un mois à la Réunion… Il y restera deux ans ! “J’ai tout de suite été séduit par toutes ces montagnes, c’est juste magnifique. Pour qui aime les sports de pleine nature, c’est génial ! ” Cette île volcanique de l’Océan Indien, d’une superficie de 2500 km, est née il y a environ 3 millions d’années, avec l’émergence du Piton des Neiges, qui culmine aujourd’hui à 3070m d’altitude.

Microclimats et villages de montagne

“Même si l’île paraît petite de prime abord, il y a énormément de choses à faire, de paysages et de microclimats différents”, détaille Thomas. Notre tarnais étant plus attiré par les montagnes que par la mer, il y a trouvé son compte. “Les hameaux (appelés localement “ilets”, à prononcer “ilettes”) situés dans les Cirques, comme Cilaos ou Salazie, ressemblent à des villages de montagne, explique-t-il. Le village de Cilaos, célèbre pour ses sources d’eau chaude, est facilement accessible et doté de tous les services (hébergement, restauration…), dans un cadre idyllique, en pleine nature, avec de nombreux chemins de randonnée”. Plus excentré, le Cirque de Mafate ne bénéficie pas de route pour y aller, mais promet un beau moment d’évasion. “Il faut imaginer des petits hameaux très rudimentaires, où on se sent coupés du monde et ça fait du bien ! Je conseille d’y aller 2 ou 3 jours pour vraiment ressentir ce changement de temporalité. Il y a des gîtes et des campings pour dormir”.

Lever de soleil sur le Grand Bénare

Si Thomas avait quelque chose à nous conseiller, pas d’hésitation : monter de bonne heure au Grand Bénare, troisième sommet le plus haut de la Réunion, pour profiter d’un lever de soleil grandiose. “Cette randonnée peu touristique est assez sous-cotée, alors que c’est pour moi l’une des plus belles, avec un panorama exceptionnel, à ne pas louper !”.

Faune et flore

Côté mer, les amateurs de surf et de plongée trouveront aussi leur bonheur. Si vous y allez à la bonne saison (juillet-août), il est possible d’observer les baleines à bosse venant dans les eaux chaudes s’accoupler et donner naissance à leurs petits. Plusieurs opérateurs locaux proposent des excursions pour aller découvrir ces majestueux ballets au plus près. Sur terre, de nombreuses espèces endémiques (notamment des oiseaux) et “pour ceux qui aiment la botanique, je conseille Le Domaine du Café Grillé, à côté de St-Pierre, et Le Jardin du parfum et des épices, dans le Sud de l’Île”.

Une population métissée

La particularité de la Réunion est qu’il n’ y a pas de peuple autochtone : les premiers habitants s’y sont installés au XVIIème siècle. Pour tout savoir de l’histoire de l’Île (colonisation, exploitation de la canne à sucre…), cap sur le Musée Stella Matutina à St-Leu et celui de Villèle à St-Paul, “musée site” retraçant l’histoire de l’esclavage. Aujourd’hui, des populations de différentes origines (créoles, asiatiques, indiennes, métropolitaines…) forment le peuple réunionnais. “J’ai beaucoup aimé cette mixité, toutes les cultures se mélangent relativement bien et il n’y a pas beaucoup de barrières sociales”, confie Thomas. Un métissage que l’on retrouve dans la cuisine, toujours très épicée. Le rougail, plat typique réunionnais, se décline sous différentes formes, salées comme sucrées. “La base, c’est du piment, accompagné d’un légume ou d’un fruit. On connaît surtout le rougail saucisse avec des tomates, mais on peut tout à fait faire du rougail avec du concombre, de l’aubergine, du citron, de la mangue… c’est super bon !”. Son resto préféré ? “Leu Rikiki” à côté de St-Leu pour sa cuisine simple et locale.

La Diagonale des Fous : 165 km, 10 000 m de dénivelé

Avant de rentrer vers l’Hexagone, Thomas a participé à la Diagonale des Fous, cet ultra trail mondialement connu, qui traverse l’île du Sud au Nord tous les ans à la fin octobre. Une “expérience incroyable”. Il faut savoir qu’il existe des quotas pour les participants. Les 3000 concurrents, sélectionnés par tirage au sort, sont divisés ainsi : 1250 réunionnais, autant de métropolitains, 250 internationaux et autant d“élites”. “J’ai eu la chance d’être tiré au sort à la première inscription” reconnaît celui qui s’est longtemps entraîné pour se préparer à l’effort intense que demande une telle course. “C’est très exigeant, très technique, il n’y a aucun sentier facile ! Et il faut savoir gérer à la fois son alimentation, son hydratation et son sommeil… ce n’est pas évident. J’ai dû arrêter au moment de commencer ma deuxième nuit (la course débute à 21h le 1er jour, ndlr) après 27h parce que j’étais épuisé. Mais avec le sentiment d’avoir vécu quelque chose d’exceptionnel”.

La Réunion, comment y aller ?

Comptez 10h de vol direct depuis la France et entre 600 et 1000 € A/R.

2 ou 3 heures de décalage horaire selon la saison.