L’Accordéon coworking à Albi abrite plusieurs dessinateurs talentueux. Parmi eux, Damien Catala, dont le travail consiste à donner vie aux jeux de plusieurs magazines pour enfants.
Dessiner, dessiner, dessiner. Damien Catala, illustrateur jeunesse, fait ça depuis tout petit. « Au CE1, j’ai réalisé ma première bande-dessinée. Je m’en souviens car le maître d’école s’était fait un malin plaisir de lire toutes mes fautes d’orthographe devant la classe. Un événement traumatisant », sourit le quadragénaire.
Jusqu’au lycée, Damien continue de crayonner des pages et des pages, avec cette question lancinante en tête : « Vais-je pouvoir en faire mon métier ? ». Son baccalauréat en poche, paniqué, il finit par s’inscrire en faculté de biochimie. « Je me disais qu’il fallait que je trouve un emploi stable » explique-t-il aujourd’hui. Mais la passion du dessin le rattrape assez vite. Au cours de sa licence, il décide de s’inscrire à un stage de dix jours dans une école de dessin lyonnaise spécialisée dans l’illustration, la BD et le dessin d’animation, l’école Émile Cohl. Il en ressort bouleversé. « À mon retour en cours à la fac, à la première pause de 10 heures, je suis sorti en me disant : mais qu’est-ce que je fais là ? Je ne suis jamais revenu » raconte-t-il. Le Gersois finira plus tard par intégrer l’école de ses rêves, où il passera quatre ans et se perfectionnera dans de multiples domaines artistiques.
« En dessinant pour un jeune public, je retrouve mon plaisir d’enfant devant Astérix et Spirou »
Une fois diplômé, Damien démarre tout de suite une activité d’illustrateur freelance. Au départ, ses premiers clients sont des entreprises et des particuliers : « Je faisais un peu de tout, à la fois des affiches et des brochures. Je me suis même improvisé graphiste » se remémore-t-il. Aujourd’hui, Damien travaille pour trois magazines jeunesse publiés par les éditions Milan : Toboggan, Mes P’tits Docs, Wakou et Wapiti, tous destinés à un public 7- 10 ans. « Mon travail consiste à illustrer les pages jeux de ces magazines. C’est très spécialisé mais c’est ce que j’aime faire et pour lequel je suis bon. En dessinant pour les plus jeunes, j’ai l’impression de me replonger dans mon plaisir d’enfant, lorsque je découvrais les albums de Spirou et d’Astérix » confie-t-il.
Hasard de l’existence, Damien s’occupe également à mi-temps d’une librairie dans son Gers natal. « Ça me permet d’avoir une assise financière et de pouvoir être exigeant dans mes collaborations en tant qu’illustrateur » explique-t-il. Soit l’accomplissement d’une vie professionnelle à la fois stable et libre.
Lou-Eve Popper