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On a testé la médiation équine avec Emilie, équithérapeute au sein de l’association En mouvement, au Verdier. On vous emmène…

Avez-vous déjà fait la sieste comme un cow-boy allongé à plat ventre sur la croupe d’un cheval ? L’expérience est rare, et apaisante ! Plume, la jument d’Emilie Muller qui m’a proposé de tester l’équithérapie, a l’air d’apprécier autant que moi. Dans ce champ situé sur la Pension de la Grésigne où l’on aperçoit au loin Castelnau-de-Montmiral, on a l’impression de faire qu’un avec la nature.

Traitement de l’anxiété, la phobie ou la dépression

Ici, pas de notion de compétence ou d’obligation de résultat : il n’est pas question de réussir une allure, trot ou galop. L’enjeu est de déposer ses angoisses, dénouer les émotions et ressentis. « On peut traiter l’anxiété, la phobie ou la dépression chez l’adulte, mais aussi venir en soutien en cas d’autisme, d’hyperactivité et autres troubles du neurodéveloppement chez l’enfant », précise Emilie, infirmière de formation et cavalière depuis le plus jeune âge. Elle réunit, avec cette activité, ses compétences et passions. « Je m’aide parfois d’un jeu de cartes sur les émotions mais le fait d’être dans cet environnement de nature facilite la parole », souligne-t-elle. En effet, nous ne sommes pas dans une carrière, pas de manège. Juste trois chevaux et des arbres. Même le chemin qui mène du village au champ agit comme un sas…

Emilie a travaillé pendant neuf ans à l’hôpital d’Avignon, au sein d’une équipe spécialisée dans la discipline. « L’équithérapie est plus en plus reconnue, souligne-t-elle. Des travaux de recherche ont montré que le fait d’être porté par un cheval soumet le corps à un bercement, des mouvements en huit dans toutes les dimensions dont les effets sont bénéfiques à différents niveaux : hormones sur la détente, au niveau psychomoteur et l’apaisement du système nerveux. Sans compter le travail sur l’équilibre et la posture, l’incidence sur le lâcher-prise, et la dimension affective. »

Méthode Mosaic

« L’association En Mouvement résulte d’un projet de longue date qui s’est concrétisé parce qu’on a trouvé le bon endroit », précise Emilie qui s’est associée avec d’autres professionnels utilisant la médiation par le corps et le mouvement ou le lien avec le vivant. Son compagnon*, éducateur spécialisé dans l’insertion professionnelle par l’agriculture et le travail de la terre, en fait naturellement partie.

Elle utilise la méthode Mosaic, basée sur des stimulations auditives ou des tapotements alternés à droite et à gauche. « Cela ressemble à l’EMDR**, mais contrairement à cette méthode, la personne ne doit pas raconter une nouvelle fois son traumatisme. Elle se concentre sur ce qu’elle veut ressentir désormais. C’est un état modifié de conscience », précise l’équithérapeute. Pour notre essai, point de thérapie, mais nous en ressortons déjà dans un état second, une vraie parenthèse…

Reportage Maria Guillon

En pratique

Pour une phobie, trois séances peuvent suffire, mais un suivi régulier sur plus long terme peut parfois être nécessaire. Le coût ?  60 €/h pour une séance adulte, enfant ou parent/enfant. Certaines mutuelles peuvent le prendre en charge. L’association propose d’autres types d’accompagnements (médiation équine, atelier danse et chevaux, stage voix et mouvement…)

Plus d'infos sur Emilie

A lire

« Médiation thérapeutique avec le cheval », Editions Erès. Co-écrit par Emilie et l’équipe d’équithérapie d’Avignon.

*Dans l’association, Emilie est accompagnée de Raimon Romeva, éducateur technique spécialisée, Emmanuelle Siot, danse thérapeute, et Florie Desissaire, sophrologue et spécialiste de la méthode Mosaic.
**EMDR