Entre les mains de Gabriel, d’anciennes machines de tannerie reprennent vie, se transformant en véritables œuvres d’art. Son “musée sanctuaire” insolite, installé dans une ancienne usine graulhétoise, réouvre ses portes. Rencontre.
“Venez et promis, vous ne serez pas déçus, sauf si vous êtes hermétiques à la poésie ! », promet Gabriel Lemaire Sicre dans un sourire espiègle. C’est en 2014 que cet ancien informaticien quitte sa vie parisienne pour le Sud de la France. Ce fantasque qui a toujours été “l’original de la famille”, pianiste à ses heures, y cherche alors un atelier et tombe sur une usine à réhabiliter, qu’il fait le pari fou d’acheter. “C’était un défi, mais j’ai cru en mon étoile alors j’ai foncé !”. A Graulhet il découvre d’anciennes machines de tannerie qu’il trouve belles, il décide de les acquérir aussi. ”Elles étaient au rebut et j’ai décidé d’en faire des œuvres d’art ! Mais cela s’est fait dans une démarche que j’aime qualifier de “non volonté” : ce n’est pas moi qui suis allé chercher ces machines, ce sont elles qui m’ont trouvé”, confie-t-il dans un éclat de rire. En 2018, il décide d’en faire un musée et propose des visites sur demande avec un accès privilégié aux classes.
Un sanctuaire industriel
Pour Gabriel, les usines sont les “châteaux du XXème siècle”, comprenez l’endroit où s’exerce la puissance dominatrice des hommes. “Ce n’est pas un musée autour de la tannerie, mais un sanctuaire industriel où l’on évoque des machines et une histoire passée.” précise-t-il. “C’est un espace où les machines ne font plus rien à part produire des émotions. Comme un rêve, elles nous éclairent sur quelque chose, nous inspirent. Leur puissance dominatrice devient puissance « spirituelle » ».
Des “peintures en 3D”
Ces œuvres sont chacune issue d’une réflexion quasi-philosophique. Vous y retrouverez des clins d’œil fait à l’art égyptien mais aussi au Roi Soleil ou à la pop culture…
“A partir des machines, je crée des tableaux en 3D, dans le sens où, quand on tourne autour, on trouve toujours une cohérence, une harmonie dans les couleurs”, explique l’artiste. “Je commence petit à petit, par une touche de jaune, une touche de vert… Peu importe l’angle de vue, mon but est de garder toujours un équilibre pour créer une action contemplative à partir de ces machines, dont certaines mesurent parfois 3 mètres de long! Finalement à travers mes œuvres, l’artiste retranscrit sa personnalité, à la fois joyeuse et sérieuse. Bienvenue dans le monde de Gabriel !
Comment y aller ?
Le “Paradis des machines” n’est ouvert que sur réservation auprès de Gabriel par e-mail : paradisdesmachines@gmail.com, pour les tarifs, veuillez le consulter. Adresse : 54, avenue Victor Hugo à Graulhet.