La Chronique de Julien N°8
Au gré de vos balades estivales ou dans vos jardins, tentez d’identifier ces plantes invasives. Vous pourrez ainsi participer à leur élimination tout en peaufinant vos connaissances botaniques !
Au gré de vos balades, vous en croiserez certainement. On les appelle également « les plantes invasives ». Rien à voir avec ce qu’on nomme les « mauvaises herbes » qui peuvent être envahissantes pour les jardiniers mais qui restent des plantes indigènes et sans impact pour la diversité locale. D’origine exotique, introduites volontairement ou pas par l’Homme, les « plantes invasives » prolifèrent très rapidement au dépend d’espèces locales. Très bien acclimatées à nos régions, elles uniformisent et referment les milieux, tandis qu’elles « s’accaparent » certains pollinisateurs. N’hésitez donc pas à les éliminer !
Quelques précautions
Quelques précautions sont cependant nécessaires à leur élimination : méfiez-vous de certaines qui peuvent être dangereuses (car allergisantes ou provoquant des brûlures), arrachez la plante avant sa floraison, privilégiez l’arrachage manuel, et ne mettez pas les résidus au composteur : il vaut mieux laisser les déchets sur place afin d’éviter tout risque de transport et de contamination vers un autre endroit.
Balsamine, Raisin d’Amérique, Renouée du Japon…
10 plantes sont particulièrement ciblées dans notre région. On peut en citer quelques-unes que l’on croise régulièrement dans les jardins et les espaces verts autour d’Albi :
- la balsamine de l’Himalaya, de la famille des impatiens, est une plante annuelle qui porte en juillet des petites fleurs mauves. Elles forment des peuplements denses empêchant tout développement d’autres plantes. Fortement mellifères, leurs fleurs détournent les pollinisateurs des autres plantes sauvages ;
- le buddleia du Père David appelé aussi arbre à papillons, est un arbuste très présent dans les haies des jardins. Son statut de plante envahissante est contesté par certains professionnels mais force est de constater qu’il se multiplie très vite notamment dans les milieux remaniés (friches, carrières, voies ferrées…) ;
- le raisin d‘Amérique, grande plante herbacée dont la tige rougit en fin de croissance et qui fait des baies noires en grappe. On la trouve en bordure de routes et trottoirs mais aussi dans les jardins car son grand feuillage est souvent apprécié pour son caractère ornemental ;
- l’herbe de la pampa est une graminée qui fait des pompons en haut de grande tige. Elle a une tendance à proliférer de manière importante, ce qui est lié à sa production prolifique de graines. Elle se développe au détriment des surfaces enherbées ;
- la renouée du Japon est une plante de grande taille qui avait été introduite en Europe comme plante ornementale. On la trouve plutôt dans les milieux frais (bord de cours d’eau, lisière). C’est une plante à croissance rapide qui laisse peu de place aux autres.
Ambroisie, Berce du Caucase, Sénécon du Cap…
D’autres plantes sont encore reconnues comme envahissantes : l’ambroisie dont le pollen est très allergisant est à l’origine d’une problématique de santé publique (elle délivre son pollen d’août à septembre), l’ailante glanduleux est un arbre qui ressemble au frêne, la berce du Caucase possède une sève qui peut provoquer des blessures, la myriophylle du Brésil est une plante aquatique et le Sénécon du cap, une petite vivace qui porte des fleurs jaunes.
Pour en savoir plus
Un guide créé par les conservatoires botaniques des Pyrénées et de Midi-Pyrénées vous aidera à identifier précisément toutes ces plantes :
Cette chronique vous est proposée par Julien, jardinier-paysagiste.
Crédit photos : Florent Lamontagne contact@photoslamontagne.com