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A quoi pense un adolescent de nos jours ? Quels sont ses désirs, ses peurs ?
Qu’est-ce qui le révolte ou l’enthousiasme ? Le 1er février dernier à la Scène nationale d’Albi, le spectacle #generation(s) a tenté de tendre un miroir à un public de jeunes tarnais. L’expérience les a conquis et nous aussi.

C’est un voyage spatial un peu particulier que propose la compagnie Le cri dévot. Une épopée intergalactique à travers les contrées mystérieuses de l’adolescence… Le spectacle #generation(s), présenté à la Scène nationale d’Albi, propose au spectateur une plongée intime dans les questionnements, les rêves, les forces et les vulnérabilités de cet âge.

La métaphore de l’aventure spatiale

A bord du vaisseau, un comédien-cosmonaute parle au nom de la génération 2000. Incarnant une multitude d’adolescents, il raconte des fragments de leur histoire, à la fois singulière et commune. La première pelle, la première clope, les délires avec ses copains et copines. Les interros à rendre, les parents qui ne comprennent rien, le besoin de liberté…

A la tour de contrôle, un musicien joue de la musique électro en direct, sublimant les paroles de son acolyte. Décollage, vol habité, turbulences… les métaphores de l’aventure spatiale explorent les dérèglements intérieurs de l’adolescence : des bouleversements à la fois physiques et psychiques.

On rit, on est gêné, on s’émeut

Dans la salle, on rit, on est gêné, on s’émeut. Ce soir-là, le public est composé d’une soixantaine de jeunes, très réceptifs au portrait qui est fait d’eux. Tous participent au projet Odyssées 3.0. co-organisé par la SNA-Tarn et l’ADDA (Association Départementale pour le Développement des Arts). Il permet à des jeunes de tout le département et faisant du théâtre de se rencontrer, d’aller voir des spectacles et in fine de créer leurs propres œuvres.

Après la pièce, la compagnie revient sur scène pour échanger avec le public. Camille Daloz, le metteur en scène explique l’ambition de #generation(s) : « Quand j’étais ado, j’ai trop souvent assisté à des spectacles chiants. Ça ne m’a pas aidé à me dire que le théâtre était représentatif de mon époque. Là j’avais envie de m’adresser aux jeunes et d’exprimer des choses qui sont cachées ou indicibles. Je pense que ça peut faire du bien d’avoir un miroir de ce que tu ressens à l’adolescence ».

Des récits intimes de jeunes européens

Pour construire le spectacle, la compagnie a recueilli le témoignage de plusieurs dizaines de jeunes en France et en Europe à travers de nombreux projets et résidences. De ces récits intimes, ils ont voulu dresser un portrait à la fois universel et particulier de cette génération et de son inscription dans le XXIe siècle (références à Tik Tok, au twerk, aux crop top et au confinement inclues !).

Pour les jeunes spectateurs tarnais, l’aventure Odyssées 3.0. ne fait que commencer. Prochaines étapes à Gaillac le 1er avril (rencontre du groupe Flash) et à la MJC de Saint-Sulpice le 2 avant de clôturer par le Festival de théâtre jeunes Odyssée 3.0 les 27 et 28 mai, de retour à la Scène nationale Albi-Tarn !

Anouk Passelac