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Emilie Cayre va exposer à Albi des portraits de résidentes de La Maison des femmes. Un projet à l’image de ce qu’elle aime exprimer dans ses clichés : « l’émotion et la fragilité ».

Un visage, un buste, un ventre, une main… Pendant un an et demi, Emilie Cayre a photographié une vingtaine de résidentes de la Maison des femmes d’Albi. Ces personnes en difficulté (voir encadré) ont accepté de poser devant l’objectif une partie de leur corps qui avait du sens pour elles : les rides autour des yeux, des cicatrices, un sein… Cette série de photos s’intitule « Ce que l’on ne voit pas de moi ». « Il est question de voir et de montrer, détaille Emilie, du regard qu’elles portent sur elles-mêmes mais aussi du regard que l’on porte sur elles, ces femmes trop souvent résumées à ‘femmes battues’ ou ‘victimes de violences’ ».

« Ce que l’on ne voit pas de moi ».

Aidée de deux éducateurs, la Carlusienne a souhaité mettre en valeur le corps de chacune, de leur donner un temps pour elles seules, sans leurs enfants ni leurs soucis.

Sur ces clichés en noir et blanc, le sujet est habillé de plantes et de fleurs. « Les végétaux ont agi comme une sorte de costume. Ça a permis aux femmes de se sentir plus à l’aise face à l’appareil. »

Chaque séance a été riche en émotions pour la photographe qui, sans connaître l’histoire des résidentes, a gagné leur confiance en quelques heures.

Le résultat a été exposé à l’automne dernier à la Maison des femmes. Les réactions des participantes ont été très positives. « Les fragilités dévoilées par certaines se sont transformées en force », témoigne Laurie Ferrand, l’une des éducatrices. « Ce projet est une première pour moi et une réussite », sourit Emilie Cayre. Un constat partagé par l’équipe de la Maison des femmes. Le 8 mars prochain, ces clichés iront à la rencontre du public en s’exposant à l’espace Jean Reynès.

Quand elle ne couvre pas l’actualité tarnaise pour La Dépêche du Midi (elle est photojournaliste depuis 2005), Emilie réalise pour elle-même des clichés en noir et blanc, à l’atmosphère mystérieuse. Une façon de se couper du réel pour s’engouffrer dans l’univers des contes pour enfants. « J’aime raconter des histoires avec des choses simples, en me baladant, en cueillant des plantes, en prenant en photo mes enfants ou mes voisins, en bricolant avec trois bouts de ficelle », détaille-t-elle.

Anouk Passelac

 

Exposition du 8 au 27 mars à l’hôtel Jean Reynès. Entrée libre.

Compte instagram : @emilie.cayre

La Maison des femmes, c’est quoi ?

Fondée il y a 44 ans par un collectif de féministes, la Maison des femmes a pour but d’aider les femmes victimes de violences physiques, morales ou en état de détresse par l’accueil, l’écoute, une aide juridique et administrative ou encore la prise en charge des enfants… le tout jusqu’à leur réinsertion sociale. L’association propose aussi des ateliers artistiques ou sportifs pour les aider à reprendre confiance en elles et mieux rebondir dans leur vie. Elle dispose d’une centaine de places d’hébergement pour des personnes seules ou avec enfants.