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Que deviennent les emballages que l’on jette dans la poubelle jaune ? Anouk a suivi leur parcours dans le centre de tri Trifyl à Labruguière. On vous dit tout !

« Aujourd’hui on considère qu’un tiers des déchets jetés dans la poubelle noire sont recyclables, pointe Serge Issandou, le directeur d’exploitation de Trifyl, que nous avons rencontré. L’objectif aujourd’hui est de réussir à les transférer dans la poubelle jaune pour réduire la quantité résiduelle qui finira enfouie sous terre ou incinérée ». Avec les nouvelles consignes applicables depuis le 1er janvier, le tri devrait monter en puissance. Le Tarn s’est mis en ordre de bataille pour trier plus d’emballages : en travaux jusqu’à septembre, le site de Labruguière pourra traiter jusqu’à 30 000 tonnes de déchets par an. Encore faut-il apporter suffisamment de pédagogie pour que tout le monde s’y mette. On veut y participer !

TOUS les emballages

Dans le Tarn, c’est facile, depuis le 1er janvier, ce qu’il faut retenir, c’est que tous les emballages se jettent dans la poubelle jaune. En plus des habituelles bouteilles en plastique, briques alimentaires, canettes en aluminium, papiers et cartons, de nouveaux déchets peuvent donc être triés comme : les barquettes plastiques ou polystyrène, les films plastiques, les tubes de dentifrice ou encore les pots de yaourt.t.

La simplification permet de développer le recyclage des emballages en plastique autres que les bouteilles et flacons, dont le recyclage est déjà pérenne.

Les déchets collectés chez les particuliers sont centralisés dans le centre de Labruguière sous un grand hangar.  Dans ce premier bâtiment, les montagnes de déchets à trier sont entreposées en vrac, à même le sol. Le spectacle est impressionnant ! A l’aide d’un chargeur et d’un tapis roulant, voilà nos barquettes, bouteilles et autres cartons prêts à entamer un parcours du combattant.

Le grand ballet des déchets

Dans le bâtiment de tri règne un sacré vacarme… Les déchets jetés défilent à une cadence soutenue dans de grandes machines. Chaque élément passe d’abord par un tri mécanique, puis par un tri optique – un laser analyse chaque déchet – et par un tri magnétique. En bout de course, un robot « Samurai » réalise une dernière sélection à l’aide de son bras articulé aux gestes précis et fulgurants.

Ce grand ballet des déchets a pour but de les regrouper par famille : les papiers avec les papiers, les objets métalliques ensemble… Même chose avec les gros cartons, les films plastiques légers, etc.

Malgré un process très automatisé, le dernier tri est manuel.

Tout ce beau monde subit ensuite un dernier tri manuel. Les employés de Trifyl repèrent et ôtent les intrus qui referont un tour dans le tri mécanique pour retrouver leurs semblables. Cinquante personnes travaillent sur le site de Labruguière.

Dernière étape pour nos sacs plastiques, plaquettes de médicaments et barquettes en polystyrène : le compactage. A l’aide d’une presse à balle, les déchets triés et regroupés par familles sont pressés pour former une « balle » (plutôt carrée). Ces dernières sont stockées sur le site de Labruguière avant d’être vendues à des entreprises qui se chargeront de les recycler.

A chacun sa filière de recyclage

« Celles-là vont partir dans une fonderie en Espagne », illustre Serge Issandou devant une colonne de balles d’aluminium aux couleurs bariolées. La deuxième vie de nos déchets est à peu près similaire à la première : « Le papier refait du papier, le carton aussi, idem pour le plastique… Mais pour le plastique on ne refait pas toujours les mêmes objets, nuance le directeur d’exploitation. Ainsi, une bouteille de lessive contribuera à fabriquer de la moquette, un tableau de bord dans une voiture ou bien un tuyau en PVC ». Et si certaines filières de recyclage ne sont pas encore prêtes, le but est de se mettre en ordre de marché pour les viabiliser…

L’ouverture de la collecte sélective à tous les emballages permet aux entreprises de recyclage de disposer de matière pour expérimenter et développer les technologies nécessaires à leur recyclage à grande échelle.

« Nos déchets sont une ressource pour demain. Les trier au mieux permet de participer au développement du recyclage industriel. »

Anouk Passelac

Recyclage en France : où en est-on ?

Fin 2019, 61% des bouteilles et flacons en plastique (PET/PEHD) étaient triés et recyclés pour être transformés en nouveaux flacons ou bouteilles, ou en produits textiles par exemple.
Mais le choix d’une filière prioritaire pour le PET et le PEHD a entraîné 2 freins à l’augmentation du recyclage en France, qu’il est nécessaire de lever : premièrement, il n’a pas permis de développer le recyclage des autres emballages en plastique comme les barquettes, les pots ou encore les films. Deuxièmement, il a introduit une exception dans les règles de tri, rendant plus complexe le geste de l’habitant. Ce que l’on appelle la simplification du geste de tri répond à ces deux nécessités : un geste de tri simplifié et une massification des emballages collectés pour faciliter la mise en place de solutions industrielles de recyclage. Pour en savoir plus : citeo.com

A savoir

Trifyl, l’établissement public chargé de la valorisation de nos déchets, traite les poubelles de tri de 14 intercommunalités situées dans le Tarn, l’Aude et la Haute-Garonne. En plus du site de Labruguière, il compte des installations à :

Labessière-Candeil : ce site accueille les poubelles noires et le tout-venant des déchetteries, il récupérera à terme récupérera les biodéchets et produira du compost, du biogaz et du combustible), et à

Blaye-Les-Mines : celui-ci deviendra une unité d’affinage du tout-venant pour être ensuite valorisé en combustible à Labessière-Candeil. Les travaux du centre de Labruguière seront terminés en septembre. Des visites au grand public seront alors proposées pour inciter encore au tri….