Quelques livres, quelques tables, des endroits cosy, un espace enfants et un bar… “Cartes sur Table” est un lieu accueillant où on se sent comme à la maison. Comment faire durer et enrichir la vie d’un café associatif ? Nous avons rencontré Simon, animateur du lieu et comédien, pour qu’il partage son expérience.
Après avoir connu des hauts et des bas, résisté au covid, “Cartes sur Tables” a su se renouveler pour proposer encore aujourd’hui une offre culturelle riche et du lien social. Mais ce n’est pas sans compter sur l’énergie et la dynamique de ceux qui font tourner la boutique.
Une organisation bien rodée
Pour mener un projet d’une telle ampleur, un secret : l’organisation. Et cela peut passer par différents ajustements. “Au début, le projet consistait à ouvrir sur de larges plages horaires, et proposer des évènements culturels réguliers. On s’est vite aperçus qu’avec un salarié à temps plein, on n’avait pas assez de rentrées d’argent pour supporter ce projet ambitieux.” reconnaît Simon. Alors, en 2019, le café est repris sous gestion bénévole, en même temps que ralentissait l’activité. Puis, paradoxalement, le Covid a été profitable pour la structure : “Etablis en tant que SCIC, nous avons pu accéder aux aides aux entreprises post-Covid, ce qui nous a permis de réengager une personne, Elise. Et j’ai pris sa suite en tant que coordinateur depuis juillet 2022. On a eu plein de coups de chance… associés à une réflexion intelligente, bien sûr !” sourit Simon. Depuis l’été dernier, de nouveaux bénévoles se sont mobilisés dans le projet et dans le Conseil d’administration qui prend les décisions à court et moyen termes.
Partager ses idées, ses envies, ses compétences…
Au centre du café, un grand tableau. Son rôle ? Offrir aux bénévoles un espace de proposition, où chacun peut inscrire ses idées ou les ateliers qu’il souhaiterait animer ou auxquels il souhaiterait participer. “Il y a plein de choses, souligne Simon. Nous avons une vingtaine de bénévoles réguliers, une quarantaine impliqués en tout. L’une d’entre elles a lancé des événements autour de la parentalité. D’autres animent des ateliers de couture solidaire, du crochet ou du ukulélé. On a aussi des ateliers d’auto-défense intellectuelle et d’éducation populaire, proposés par un bénévole qui s’est formé à cela. C’est très intéressant, il arrive à faire discuter les gens entre eux, et à faire que tout le monde se sente légitime pour prendre la parole et parler politique par exemple… Aujourd’hui, on est arrivés à un équilibre. En avril, le programme était un peu trop chargé par rapport au nombre de bénévoles. Mais en mai, c’était le bon dosage pour ne pas s’épuiser. ”
“Pour mener un projet d’une telle ampleur, un secret : l’organisation”.
Objectif coopération !
Et qui dit “café associatif” dit relations étroites avec les autres associations ! “Nous accueillons le nouveau repair’café gaillacois une fois par mois. Puis nous sommes ouverts aux dynamiques proposées par les différentes assos, comme les conférences gesticulées des “Mauvaises herbes” sur les institutions, ou les ressources promouvant la communication non-violente de “Coop’Hérons… On leur met à disposition le lieu, contre un prix libre ou une adhésion à l’année”, détaille Simon.
Mutualiser les coûts
Pour résister financièrement et continuer à tisser du lien, “Cartes sur Table” a su s’associer à d’autres structures pour mutualiser les forces. “On a créé un dépliant commun pour éditer nos programmes mensuels avec trois autres cafés associatifs : le Banc sonore à Rabastens, Au bord du monde à Salvagnac et un café asso du 82. Cela nous permet de partager les coûts mais aussi tellement plus ! On se soutient moralement et on sait qu’on peut s’aider en cas de coup dur!” souffle Simon. Autre collaboration : le partage des murs avec “Le P’tit Resto”, “On a rencontré Matthieu du P’tit Resto au moment où il devait ouvrir son restaurant… juste avant le confinement. On a créé le festival Square d’été ensemble – la 5 édition en 2023. Alors, on a décidé de se mettre en colocation. On partage les mêmes valeurs, il promeut une alimentation bio, locale, et fait maison.
Naomi Vincent