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On vous fait vivre une « visite déjantée » du Musée Toulouse-Lautrec menée tambour battant par Camille Roux, comédienne et guide-conférencière au musée, avec l’aide de sa complice Emeline Chemin de la Compagnie « Avant d’ouvrir ».

Elle nous accueille en jupe droite jaune citron, veste bleu Majorelle, lunettes en pointe et baskets… Elle, c’est Camilia, la guide conférencière qui nous accueille le 21 septembre au Musée Toulouse-Lautrec pour une visite « déjantée ».

Une mission : libérer quelqu’un… ou sa parole

Son introduction, drôle et pince-sans-rire, est interrompue par un gardien du musée qui lui remet un pli urgent. Elle nous le lit, c’est écrit en vers, on comprend vaguement qu’il faut libérer quelqu’un… ou sa parole.  Mais bon, elle est bien là pour nous faire la visite alors elle range la missive dans sa manche pour continuer, quand une dame dans le public l’interrompt.

-« Mais vous ne pas croyez pas qu’il y a urgence, là ? S’il y a urgence, il faut l’aider. On peut peut-être faire quelque chose… ensemble. Qu’en pensez-vous nous ? », harangue-t-elle en s’adressant au public.

Quelques doutes, balbutiements… précèdent un assentiment timide mais général.
Camilia se décide.
-« Ok alors, on va la delivrer puis après on revient vite et on fait notre visite, hein… »
La comtesse Adèle
Car, c’est notre chance, elle dispose d’une machine à remonter le temps… que sa collègue Gwendoline a déjà utilisé à ses dépens : elle est restée bloquée dans le passé.

(Eh oui, l’histoire est loufoque, mais bon vous embarquez avec nous ?!!))
Allons libérer la comtesse Adèle, c’était une femme forte. Une femme d’affaire même : avec l’argent de sa dot, elle a racheté le château du de Malromé et même fait replanter son vignoble avec des greffes américaines plus résistantes aux maladies.
Camilia regarde et commente le tableau :
– « Malgré son apparence très droite, triste, au teint morne, on sent une tension dans la main droite. Après que Toulouse-Lautrec soit mort dans ses bras, elle s’est battue pour que les œuvres de son fils soient présentées dans un musée. C’est au final une femme assez libérée, donc ce n’est pas elle que nous cherchons. Filons au Moulin Rouge », nous enjoint-elle.

La Goulue
Louise, alias la Goulue, danseuse au Moulin Rouge, était très amie avec Toulouse-Lautrec, qu’elle appelait amicalement « mon touffu ».
– « C’est le seul à avoir compris à quel point elle était punk. Comment elle nous a cassé le patriarcat, la Goulue ! On lui demandait de sortir avec un mâle, alors un jour elle est venue avec un bouc au bout d’une corde… Elle avait beaucoup de failles tellement elle avait besoin d’être aimée, abandonnée dès son plus jeune âge, à travailler dès 12 ans. Elle aimait boire et fumer. Elle a été dompteuse de tigres, puis a fini à la rue….

Yvette Guilbert
Une chanson au piano nous appelle dans une autre salle. La chanteuse arbore un fichu orange sur la tête, grimant la chevelure rousse d’Yvette Guilbert, diseuse de cafés-concerts. Une femme forte dont s’était entiché le peintre.
-« Mais on peut être.. ou paraître… une femme forte et avoir quelque chose à libérer », souligne Camilia.

Carmen
Nous allons rencontrer une autre femme à la chevelure flamboyante, mais aux mains usées : Carmen, la blanchisseuse.
– « Toulouse-Lautrec cherchait des modèles naturels, il a rencontré Carmen dans la rue. Son air carne, sauvage, c’est ce qu’il aimait chez elle.
En regardant de plus près le tableau, Camilia se ravise : « Elle, elle s’est auto-libérée en fait ça se voit, elle n’a pas besoin de nous… »

Mais en fait c’est quoi se libérer ? Etre écouté et vu pour ce que l’on est, et Toulouse-Lautrec l’a incroyablement bien mis en pratique…

Sur les planches au Frigo samedi 7 décembre

Camille Roux sera sur les planches au Frigo samedi 7 décembre pour son spectacle seule en scène «  »Par la petite porte ».

Elle rejouera le vendredi 13 au Scénophage.