Nous avons rencontré un couple de jeunes parents installés à Cambon. Leur projet de naissance naturelle n’a pas pu aboutir dans la maison de naissance Doumaïa mais Raphaël est né en pleine forme à l’hôpital d’Albi par césarienne. Retour d’expérience.
Vincent m’ouvre la porte de sa maison cambonnaise, le petit Raphaël calé sur son ventre dans une écharpe de portage. Je marche sur la pointe des pieds par crainte de le réveiller. Je n’aurai pu voir ses yeux de tout mon séjour : il dort à poings fermés. Danaé m’accueille au salon, l’air plutôt en forme pour quelqu’un qui a accouché il y a une semaine ! Ensemble, ils me racontent leur parcours pour la naissance de Raphaël, et la leçon qu’ils en ont tiré : « C’est bien de définir son projet de naissance à l’avance, mais il faut aussi se préparer à s’adapter aux circonstances »…
Inscrits à Doumaïa, à Albi et à Castres.
« Mon projet était d’accoucher le plus naturellement possible dans la maison de naissance Doumaïa à Castres, je m’y suis inscrite très tôt dès mon troisième mois de grossesse », démarre Danaé. Le lieu, associatif, est entièrement géré par des sage-femmes qui proposent un suivi mensuel physiologique sans échographie (toucher, prise de poids, écoute du cœur…). Cela m’a permis d’y suivre les cours de préparation à la naissance. L’accompagnement laisse une grande place au ressenti émotionnel. »
« Les sages femmes se montrent très disponibles, on peut les appeler n’importe quand, souligne Danaé. On a aussi accès à un groupe WhatsApp constitué d’autres parents qui ont accouché à Doumaïa et chaque future maman se voit attitrer une « marraine ». Pour un premier enfant, c’est bien d’être entourée, de compter sur un réseau pour poser les nombreuses questions pratiques qui nous trottent en tête… » Et le papa là-dedans ? « Ma présence était espérée et souhaitée à chaque rendez-vous, a remarqué Vincent. C’est vraiment le couple qui est accueilli. L’accompagnement rassure naturellement, mais on n’est jamais prêt avant d’avoir le petit dans les bras ! », sourit-il.
Salle de consultation de la maison de naissance Doumaia
Un projet d’accouchement un peu bousculé
Le terme était prévu le 30 janvier mais les contractions ont démarré une semaine avant, un jeudi. Danaé commence à ressentir des douleurs dans le bas du dos, aucune position – assise ou allongée – ne la soulage. « J’ai passé deux nuits à marcher, se rappelle-t-elle. Alors le samedi matin j’ai appelé Doumaia et on y est allé dans la nuit de samedi à dimanche. Je craignais les 45 min de route mais ça c’est bien passé. » Vincent et Dané sont installés dans une chambre non médicalisée avec une grande baignoire, une sage-femme vient les voir toutes les 30 min pour constater …que le travail ne progresse pas.
Pour ne prendre aucun risque la sage-femme leur conseille de se diriger vers l’hôpital. Epargnés par la notion d’urgence, les jeunes parents choisissent d’aller à Albi (ils s’étaient inscrits aussi à celui de Castres) pour être plus près de leur foyer. Ils arrivent aux urgences le dimanche matin vers 9h.
Une césarienne
« Est-ce que vous êtes déçue d’être là ? » demande la sage-femme de l’hôpital à Danaé à son arrivée. « Car si votre bébé a du mal à descendre, c’est peut-être un blocage psychologique…», s’inquiète-t-elle. Danaé bénéficie d’une péridurale pour la soulager et plusieurs solutions sont testées pour percer la poche des eaux mais sans beaucoup d’effet… « En échangeant avec ma mère, j’ai appris que j’étais également née par césarienne car ma tête était trop en arrière, précise la jeune maman. Après 2 jours et demi de contractions et l’annonce d’un gros bébé de 4 kg, nous avons discuté et finalement acquiescé à l’intervention. J’étais sereine psychologiquement et mise en confiance grâce à une super équipe. » Après la naissance, Danaé a pu rester quatre jours à l’hôpital, un temps confortable et utile pour récupérer et bien démarrer la mise au sein.
Aujourd’hui sa cicatrice ne se voit pratiquement pas, Danaé allaite Raphaël à 100%, il a déjà de longues phases de sommeil et ça se passe super bien. Au vu de cette expérience, le conseil de Danaé est de « se faire confiance pour pouvoir, dans un état de vulnérabilité, rester maître de ses choix ». Et Vincent de relever : « ton état d’esprit était le bon, tu étais ouverte à toutes les options ! »
MG
Son conseil lecture
« La naissance en BD » en 3 tomes, de Lucile Gomez. Je l’ai lu 10 jours avant l’accouchement, ça m’a bien aidé à comprendre ce qu’il se passait !
Leurs conseils pratiques
Inscrivez-vous dès l’annonce de votre grossesse à l’hôpital ou à Doumaïa. L’accompagnement par Doumaïa coute environ 400€ mais les sages femmes disposent d’un fonds spécial pour aider les femmes ayant moins de revenus.
Profitez des cours de préparation à l’accouchement, ils sont remboursés. Ils peuvent se faire à l’hôpital, chez une sage-femme ou dans un cabinet de kiné (comme celui de Rochegude). Et retenez que le deuxième parent est tout à fait convié !