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Une trentaine d’étudiants de tous bords étaient réunis pour discuter écologie, action et avenir, le 24 novembre dernier à l’université Champollion, autour du documentaire d’Arthur Gosset “Ruptures”.

Ruptures », c’est le nom du documentaire d’Arthur Grosset diffusé le 24 novembre dernier. Il montre des exemples d’étudiants bifurquants, dont eux ex-AgroParisTech qui viennent de s’installer dans le Tarn. De quoi donner à réfléchir à la trentaine d’étudiants de Champollion venus assister au ciné-débat. On y était.

“On est dans une révolution dans les grandes écoles, les DRH sont en panique !” Cette phrase, lancée par Hélène, 22 ans, anciennement commerciale dans la grande distribution, dans le documentaire d’Arthur Gosset “Ruptures”, résume bien le vent de nouveauté qui souffle sur la nouvelle génération. Entre éco anxiété, sentiment de ne pas suivre le bon modèle et soif de liberté, de plus en plus de jeunes issus de “Grandes écoles” décident de ne plus suivre le chemin tracé. On les appelle les « bifurquants ». Si cela passe souvent par de grosses remises en question, car “c’est assez vertigineux de se lancer dans quelque chose de différent de ce qu’on nous a promis depuis des années”, de nouvelles éventualités de vie éclosent.

Utiliser ses compétences pour servir l’écologie

Aurélie, polytechnicienne, quitte son travail après un an et demi. Elle se lance dans la création d’un village de Tiny Houses en Bretagne. “Avec les compétences acquises pendant nos études, nous pouvons inventer de nouveaux métiers, de nouveaux business model, ayant un impact plus positif sur notre environnement et l’écologie. Il est urgent de métamorphoser la société et ralentir le rythme”, affirme-t-elle. Les étudiants albigeois sont tout ouïe en ce jeudi après-midi. “Ce documentaire nous invite à nous poser des questions et nous montre que le chemin qu’on nous a tracé n’est pas forcément le bon”, ose l’un d’entre eux. “On nous a vendu un 35 heures par semaine pendant 45 ans, est-ce qu’on a vraiment envie et besoin de ça ?” continue un autre. Puis vient le moment de réfléchir aux “bifurcations” possibles selon sa discipline. Un étudiant en histoire se lance dans une réflexion sur le pouvoir de sa discipline quant au fait “d’orienter l’axe de réflexion”. Une étudiante en droit s’interroge sur les possibilités de travailler dans l’associatif. “Je crois qu’il est important de changer l’imaginaire, par exemple si ça devient stylé d’être juriste pour une ONG, toute notre façon de voir et de réfléchir va se modifier” avance-t-elle. L’association Envisage, à l’initiative du ciné-débat, réunit les initiatives écolo sur la campus d’Albi et insiste sur l’importance d’une intelligence collective. Elle appelle à aller consulter le Manifeste “Étudiants en transition” signé à ce jour par plus de 2000 étudiants et professeurs.

Deux diplômés d’AgroParisTech “bifurquent” et montent une ferme collective ds le Tarn

Ce virage vert, Théophile Duchâteau et Victor Lebeau l’ont pris. Faisant partie des huit étudiants d’AgroParisTech ayant lancé l’appel à bifurquer de l’agro-industrie pendant leur cérémonie de remise des diplômes, ils ont décidé de s’installer à Peyregoux, près de Lautrec. Leur discours, le 30 avril dernier, avait fait grand bruit. Dans leur plaidoyer, qui a été vu plus de 900 000 fois sur les réseaux sociaux, ils ont évoqué les « ravages écologiques et sociaux en cours » ignorés par leur école et ont appelé à déserter des emplois qualifiés de « destructeurs ». « AgroParisTech forme chaque année des centaines d’élèves à travailler pour l’industrie de diverses manières : trafiquer en labo des plantes pour des multinationales qui renforcent l’asservissement des agriculteurs, concevoir des plats préparés et des chimiothérapies pour soigner ensuite les maladies causées, inventer des labels bonne conscience» ont-ils dénoncé. Les deux jeunes gens montent un projet de ferme collective, en association avec Terres de Liens, un mouvement qui aide à l’accès au foncier agricole dans l’objectif d’une agriculture durable. Ils ont acheté une ferme familiale de 70 hectares pour y implanter plusieurs activités agricoles : maraîchage, agriculture boulangère, élevage de poules en plein air … Chapeau les jeunes !

En savoir plus

Pendant un an, le jeune réalisateur Arthur Gosset, lui-même étudiant à Centrale Nantes, a suivi le parcours de six jeunes, leurs décisions parfois difficiles, leurs ruptures souvent douloureuses et leur courageux choix de vivre en adéquation avec leurs convictions, quoiqu’il en coûte. Découvrez le documentaire qui raconte leur histoire.

Voir le documentaire sur Spicee