Skip to main content

Nous avons rencontré Amer et Zaïn, en s’intéressant à leurs falafels. On a eu bien plus que des bonnes adresses à vous conseiller. Amer, notamment, nous a parlé de son parcours d’émigration. Poignant.

« Chaque être humain est une histoire ». Le matin même, cette phrase lue sur la 4e de couv du premier livre jeunesse de Baptiste Beaulieu nous suit encore. Quand nous entrons chez Al Shaam, elle sera plus vraie que jamaisAmer Daoud est palestinien, originaire de Jérusalem et parti dès 5 ans en Syrie. Il cache dans sa cour un projet qui le révèle : une arche et des sculptures murales (dont la déesse de l’amour, Astar au Moyen-Orient). Fin mars, il pourra accueillir ses clients pour déguster ses plats sur place, ses fallafels, mais pas que. Si Amer garde le plaisir de partager sa culture, il a encore plus de plaisir à sculpter, à peindre… Amer a fait les Beaux-Arts, et l’art est une façon pour lui de transformer la révolte qui est en lui.

Amer, gérant d’Al Shaam, Bld Valmy

« Amer a rencontré sa femme Raghda, écrivaine, dans une prison syrienne il y a quinze ans, parce qu’ils se sont rebellés, chacun à leur manière, contre le régime. Une fois libérés, ils se sont mariés et ont fondé une famille, avant d’être de nouveau déchirés par la dictature d’Assad ». Tel est le résumé du documentaire « A syrian love story » tourné sur lui pendant 5 ans… Comment préserver l’amour et la famille tout en continuant à se battre pour son pays. Ce documentaire est fort…

Hannibal, l’un des fils d’amer est fier de lui. « C’est mon père préféré ! souffle-t-il en souriant.  Il fait un très bon plat : le Maklouba, un mélange de riz, d’aubergines, de chou-fleur et de poulet. Il le fait de façon excellente ! ».

Amer est un artiste. Le voici devant la sculpture qu’il réalise dans la futur cour du restaurant…

Un conseil pour les fallafels ? « Faire tout soi-même de A à Z, ajouter du persil, de la coriandre, du cumin. Et penser au bicarbonate de soude pour que ce soit bien croustillant ! », précise Hannibal. Il est en première et rêve d’être ingénieur en cybersécurité. « Al Shaam, ça veut dire les 4 pays : Palestine, Syrie, Liban, Jordanie ». Le souhait d’Amer ? Pouvoir retourner un jour chez lui, à Jérusalem….

Zaïn et ses frères au marché Pelloutier

Zaïn, son père et ses frères au marché Fernand Pelloutier, le samedi matin à Albi.

Zaïn vient de Daraa, au Sud de la Syrie. Il est arrivé il y a 4 ans sur Albi, se rapprochant ainsi de son frère (il a 7 frères et sœurs) Abud. Il l’aide tous les samedis à préparer et vendre des fallafels sur les marchés sur le marché Fernand Pelloutier pendant qu’Abud est à Cordes-sur-ciel. Zaïn est en terminale, mais en plus de faire le marché, il est aussi actif à la banque alimentaire. Quel est le secret des bons falafels ?, lui demande-t-on. « Il faut faire la cuisine avec son âme, sourit-il. C’est ce que notre mère nous a transmis, le choix de bons ingrédients… ». Si son frère Hardon fera de l’alimentaire son métier – il est apprenti au Tournesol, Zaïn lui souhaite le garder comme une passion, au même titre que la musique.

Il souhaite être radiologue plus tard. Mais c’est déjà un poète ! Attention « il faut se lever tôt pour goûter les fallafels, nous conseille-t-il. Ils partent vite, mais on propose aussi des boraqs, des shawarma et des desserts syriens… »

Les falafels c’est quoi ?

Les falafels sont réalisés à base de pois chiches trempés et mixés avec des herbes et des épices. Une pointe d’exotisme à déguster avec les doigts et une petite sauce au tahini !

La recette à découvir

A voir samedi 11 mars au Théâtre des Lices à Albi

Abbas, mon histoire ou le périple d’un jeune réfugié Irakien

Une autre histoire d’émigration… Un spectacle qui met en scène un jeune réfugié irakien, Abbas, 21 ans, accueilli par le Casar à l’âge de 13 ans après un périple de 5 000 km. Un spectacle conté accompagné par le Chœur de jeunes de l’atelier structures Baschet du conservatoire, à visée caritative et proposé par l’Unicef.